Rester Zen, c'est fondamental.

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C'était le soir. La nuit était tombée depuis un petit moment, et il faisait frais. Une multitude d'étoiles scintillaient dans le ciel parfaitement dégagé. Un jeune individu, caché par l'ombre du bâtiment, se tenait devant la porte d'entrée des sources. Il regardait un panneau de bienvenue qui informait de l'ouverture des sources extérieures durant toute la nuit, et gratuitement. Apparament satisfait, il poussa la porte d'entrée, qui s'ouvrit sans bruit. Il enleva ses chaussures, et fit un pas en avant. N'ayant pas saisi qu'il y avait une marche à monter, il trébûcha et s'étala de tout son long sur le sol. Il se releva avec peine, et se dépêcha de traverser le hall d'entrée. Il passa devant la caisse, où un employé dormait paisiblement, en émettant des ronflements discrets. Soulagé de n'avoir réveillé personne, il se dirigea dans le vestiaire des hommes, où il choisit un casier dans lequel ranger ses vêtements. Il enleva sa veste, son T-Shirt, et tous ses habits, puis les plia soigneusement et les rangea à la place d'une serviette blanche placée dans le casier. Il retira également ses lunettes de soleil, qu'il posa sur son tas de vêtements. Il noua la serviette autour de sa taille, puis se dirigea vers la sortie, côté sources. Arrivé dehors, la lueur de la lune éclaira le jeune homme. Il était petit et mince. Sa peau était pâle, et il avait de grands yeux bleus. Ses cheveux étaient couleur framboise, et ses traits étaient fins et légèrement éfféminés. Il ressemblait à une poupée en porcelaine, si on peut dire ça.
Yôji entra doucement dans l'eau chaude, et alla s'assoir sur un rocher. Il s'accouda au rebord en pierre de la source, et leva la tête vers la voûte céleste. Il produisit un léger soupir de soulagement.

° Quoi de mieux que d'être ici, seul, après avoir passé une journée avec une colocataire comme la mienne .. Bien qu'elle soit gentille .. Dans son genre. °

Yôji observa un instant les étoiles. Il s'amusa à les compter, mais se lassa bien vite de son occupation. Il se redressa, et plongea la tête sous l'eau. Il en ressortit ruisselant, mais heureux. Il regarda autour de lui. Une palissade en bois délimitait le terrain appartenant aux sources. Il imagina ce qu'il y avait de l'autre côté du mur. Une végétation touffue, des oiseaux à en perdre la tête, des bruits étranges, ou effrayants. Il frissonna.

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Et derrière le mur, il y avait bien sûr son lot habituel de gens louches et d'ombres furtives. La silhouette pas trop discrète se trouvant à une dizaine de mètres et marchait sur quasiment chaque chose qui pouvait faire du bruit : plante entassée, branches, queues d'animaux etc etc... Arrivant avec sa discrétion propre à lui, Coud, visible distinctement grâce aux rayons de la lune et qu'il ne soit plus sous des arbres, se cogna contre un mur qu'il n'avait pas vu, trop occupé à regarder un endroit pour enlever la boue se trouvant sous ses chaussures. Après avoir repris ses esprits, le jeune garçon regarda autour de lui et prit une grande décision

Il faut que je passe par dessus ce mur.

Allez savoir pourquoi il ne le contourne pas, enfin bon. Après quelques minutes de recherches, Coud trouva un arbre ayant une branche arrivant au dessus du mur. Pensant que c'était là le meilleur moyen d'avancer, il commença à grimper à l'arbre, en s'écorchant les mains et en se mettant de la sève plein les doigts. Il finit par atteindre la branche et avança, à moitié couché dessus. Il atteignit le haut du mur, s'y accrocha comme il put puis c'est alors qu'il se rappela qu'il avait un crochet qui aurait pu l'aider à monter. Se trouvant complètement débile perché sur le haut du mur, Coud essaya quand même de descendre de l'autre côté, sans regarder ce qu'il y avait et se cassa la figure et tomba dans l'eau dans un grand splash.
Coud émergea de l'eau et tourna la tête, voulant voir où il était tombé et finit par déduire qu'il était tombé dans des onsens, seul problème : une personne était présente. Et cette personne semblait être une fille, Coud rougit énormément, se tourna et parla très rapidement, d'un air gêné.

J...je suis désolé, je voulais pas vous déranger. Excusez-moi, désolé, ce n'était pas ce que je voulais et...

Etant très gêné, la malédiction de Coud opéra et l'homme qui dormait à l'arrivée de Yôji arriva en courant, tenant un bâton dans la main.

Vous faites trop de bruit, vous allez mouriiiiiiiir.

Oh non, pas encore

L'homme au bâton se mit à courir en direction de Yôji, brandissant son arme et voulant tuer tout ceux se trouvant autour de Coud et ce dernier.

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Yôji fut sorti de sa rêverie par des craquements sonores. Trop sonores pour venir de la nature. Il commença à paniquer. Il était nu, et il n'avait pas son ombrelle, ce qui était normal car c'était la nuit. Et il avait enlevé ses lunettes ! Que pourrait-il lui arriver de pire ? Il allait se relever, quand il entendit une voix. Une voix d'adolescent, qui annonça distinctement qu'il avait l'intention de passer outre le mur qui délimitait les sources. Yôji tenta de reprendre son calme. Allait-il réussir à trouver quelques personnes normales, en ce monde ? Il était pour l'instant tombé sur une folle qui balance des livres sur la tête de présumés tueurs en série, et un garçon qui s'amuse à se balader dans une végétation semblable à une jungle, et qui parle à haute voix, sans qu'il lui vienne à l'idée qu'il y a peut-être des personnes qui puissent l'entendre. Il n'eut pas le temps de décider quoi faire, qu'une masse s'écrasa dans l'eau, recouvrant le pauvre Yôji d'eau boueuse. Il s'essuya la figure et regarda l'individu qui était tombé dans la source. C'était un jeune garçon, beaucoup plus grand que Yôji. Il avait les cheveux assez clair, d'après ce que Yôji pouvait distinguer, et iil semblait lui aussi mince. Le jeune homme à peine arrivé semblait s'être gravement amoché les bras lors de son passage par dessus le mur. Yôji porta instinctivement ses mains sur ses propres avant-bras, recouverts de bandages à présent sales et trempés. Il fût amusé par la gêne du jeune garçon. Il ouvrit la bouche pour lui répondre, quand une horrible voix se fit entendre. Un homme assez étrange, armé d'un bâton, venait de surgir de nulle part. Panique. L'homme se dirigea droit vers Yôji. Celui-ci n'eut pas d'autre choix que de sortir de l'eau, révélant ainsi sa vraie nature. Il trébucha contre une pierre sournoise qui s'était placée là sans aucune mauvaise intention. Il tenta maladroitement de se rattraper à quelque chose d'inexistant, puis tomba sur le dos, le souffle coupé. Des larmes lui montèrent aux yeux, sous la douleur.

° Pourquoi ça n'arrive qu'à moi ! °

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En voyant la véritable nature de Yôji, Coud cessa d'être autant gêné mais le cinglé était toujours là et profita que sa cible soit à moitié dans l'eau pour l'attaquer. Le jeune garçon aux cheveux clairs avait magiquement trouvé une pierre et la lança sur la main de l'homme au bâton, lui faisant ainsi rater son coup à cause de la douleur. L'enragé se tourna vers Coud et se mit à courir vers lui, le jeune homme voulut se déplacer sur le côté mais le surveillant des onsens lui donna un coup de bâton trop rapidement pour qu'il puisse réagir. Sous la douleur du coup reçut dans le ventre, Coud se plia en deux et retrouva miraculeusement un caillou et l'envoya de le genou de l'homme. Etrangement, ce caillou lui fit beaucoup de douleur, il devait avoir un problème du genou. Une chance pour l'maladroit de service qui essaya de sauter sur l'homme pour le maintenir au sol mais rata sa prise à cause de l'eau qui était dans ses yeux et l'avait fait mal voir. Résultat : Coud s'écrasa le visage contre l'eau, essayant de voir quelque chose d'autres que des pieds qui sautillaient à côté de lui. Il se releva tant bien que mal puis se frotta les yeux, couverts de boues et d'eau, pour essayer de mieux voir ce qui se passait devant lui. Coud finit par enlever la saleté de devant ses yeux et c'est là qu'il vit que l'homme était bizarrement allongé.

C'est toi qui l'a mis comme ça?

Coud regardait toujours l'homme allongé sur des cailloux aux bords de l'eau et s'adressait à Yôji sans regarder où il était

T'aurais pu me le dire que t'étais pas une fille, ça aurait pu empêcher qu'il vienne. Enfin bon, tant pis.

Coud leva les yeux de l'homme et chercha Yôji du regard.

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Tandis que le jeune homme se battait avec le surveillant enragé des Onsens, Yôji retrouvait peu à peu sa respiration. Il essuya rapidement ses yeux mouillés, puis se redressa. Il jeta un rapide coup d'oeil autour de lui, et remarqua une paire de sandales de geisha en bois, posées là pour décorer, sûrement. Il se traina à quatre pattes jusqu'à la paire de chaussures, et la souleva. Elles pesaient lourd, pour des chaussures. Il se releva maladroitement, et regarda ce qui se passait du côté de chez Coud. Le surveillant venait de se prendre un caillou dans le genou, et le jeune homme s'était à peine tôlé par terre. Yôji courut vers l'homme fou qui titubait sous la douleur de son genou, et abattit la paire de chaussures sur son crâne chauve. L'homme s'écroula sous le choc, dans une position assez étrange.

"Parf ..."

La main du surveillant eut une pulsion, bien que l'homme soit tombé dans le coma. Elle attrapa la cheville de Yôji avec une force incroyable. Celui-ci parvint extirper sa pauvre cheville de l'emprise de la main. Il s'empêtra les pieds et tomba à l'eau dans un grand fracas. Lorsqu'il revint à la surface, il entendit le jeune homme lui faire des reproches, sans vraiment savoir où il se trouvait. Il ne parvint pas à se retenir, et pouffa de rire doucement.

" Excuse moi, je ne pouvais pas le savoir."

Yôji nagea jusqu'au bord de la source, et s'accouda à une pierre. Il regarda Coud en souriant légèrement. Ce garçon commençait à bien lui plaire. Maintenant qu'il l'observait, il remarqua que les mains du jeune garçon étaient abîmées jusqu'au sang. Il songea à aller prendre ses bandages dans le casier, pour soigner ce pauvre malheureux.

[Et là, faut faire attention XD]

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Pendant que Yôji nageait vers son caillou, Coud se dirigea vers la petite étendue de caillou à côté de l'homme étendu et s'assit. Il enleva son veston, son t-shirt, ses chaussures et ses chaussettes et les étendit pour les faire sécher. Le jeune homme soupira et trempa ses mains écorchées dans l'eau, pour atténuer un peu la légère douleur que sa grimpette lui avait causé. Coud releva ensuite la tête, laissant ses mains dans l'eau, et regarda aux alentours, à part les sandales en bois renforcé et deux-trois cailloux, rien ne semblait avoir bougé de sa place. Son regard tomba ensuite sur Yôji. Il le regarda quelques instants avant de lui poser une question toute bête.

Comment tu t'appelles en fait? Moi c'est Coud.

Il sortit ses mains et les secoua pour un peu les sécher puis essora ses chaussettes.

C'est des combines à attraper un rhume ça...

Après l'essorage de ses chaussettes, il les reposa puis entreprit d'essorer chaque vêtement posé à côté de lui. Voyant peut-être en Yôji un ami, Coud commença une discussion.

Sinon, tu faisais quoi ici à cette heure de la nuit?

La réponse était assez évidente, il se baignait voilà tout. Contrairement à lui qui ne se rappelait même plus pourquoi il avait été par dessus ce mur. A cette pensée, un éclair de lucidité lui traversa l'esprit et lui rappela soudainement qu'il voulait se rendre en ville mais pour quelle raison déjà? Mystère encore trop dur à élucider pour le petit cerveau de Coud.

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"Yôji."

Il observa longuement Coud pendant qu'il essorait ses habits. Perdu dans ses pensées, il manqua de couler à pic. Il se rattrapa à la pierre sur laquelle il s'était accoudé. Il réfléchit un instant, puis se hissa hors de l'eau, en faisant attention à ne pas perdre sa serviette. L'air était très frais. Yôji eut un bref frisson. Il se dirigea vers l'entrée des vestiaires. Avant d'entrer dans le bâtiment, il se tourna vers Coud.

"Je me reposais. Attends moi ici."

Il posa un pied sur le parquet et glissa. Oui, son pied était mouillé. Il s'étala de tout son long dans le couloir. Honteux, il se releva rapidement, et marcha jusqu'à son casier, en espérant que le jeune garçon ne l'ait pas vu. Il fouilla dans son tas d'habits, en les éparpillant un peu partout autour de lui, et finit par trouver, dans une poche de son pantalon, son rouleau de bandages. Souriant, il courut au dehors, en manquant de tomber encore une fois. Il s'arrêta aux côtés de Coud, et s'agenouilla. Il posa le rouleau de bandages sur le sol, poussa les habits essorés de Coud sur le côté, pour se faire une petite place à côté de lui. Il attrapa ensuite les mains du garçon, et les examina, histoire de voir si ça ne s'était pas infecté. Lui qui était expert en blessures, tellement il en avait sur les bras, il pourrait bien faire quelque chose pour Coud. Il entreprit d'enrouler la bande en coton autour d'une de ses mains.

"Ca ne te fait plus mal, j'espère ?"

Il fit de même pour l'autre main de Coud. Puis, il garda entre ses mains celles du jeune homme, toujours perdu dans ses pensées.

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C'est vrai que c'est l'endroit pour se reposer ici. T'en fais pas je vais pas bouger.

Etant bien trop occupé à essorer ses vêtements, Coud ne vit Yôji qui faillit se noyer ni lorsqu'il s'écrasa contre le sol, il ne fit que l'entendre nager et sortir de l'eau. Lorsqu'il eut finit d'essorer et d'étendre ses vêtements au sol, le jeune homme prit sa jambe et essora la jambière de son pantalon avant de réfléchir et d'enlever son pantalon pour l'essorer et l'étendre comme les autres habits.
Yôji vint au moment où il reposait son pantalon, il poussa les habits de Coud et s'assit à côté de lui. L'androgyne lui banda les mains et les poignets, là où étaient ses gants habituellement placés mais qui séchaient à côté.

Ca ne me fait plus trop mal, non.

Une fois ses deux mains bandées, Coud remercia Yôji mais ce dernier ne lâcha pas Coud pour autant. Il semblait perdu dans ses pensées. Se demandant à quoi il pensait et surtout ce qu'il faisait, Coud essaya en même temps de libérer ses mains mais Yôji tenait trop fortement son étreinte pour la force de mouche de Coud. Se demandant vraiment à quoi il jouait, Coud lui demanda simplement.

Yôji? Tu es lààà?

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Les paroles du jeune garçon firent sursauter Yôji. Il posa les yeux sur leurs mains, puis se recula précipitament. Il haussa légèrement les sourcils, puis détourna la tête en direction du surveillant des onsens. L'homme respirait à présent bruyamment. Il devait être apparament profondément endormi. Seulement, il gâchait le décor. Yôji se releva, profitant de l'occasion pour laisser le temps à Coud d'oublier ce qui venait de se passer. Il se dirigea vers le pionceur, l'attrapa par les pieds, et le traîna dans un buisson proche. Puis il revint près de la source, et entra dans l'eau. Il se tourna vers le jeune homme, et le regarda.

"Entre dans l'eau. Tu vas attraper froid sinon."

Yôji soupira légèrement, puis balança sa tête en arrière. Il comtempla le ciel. Des milliers, voire des milliards de petits points brillaient à l'unission, certains plus lumineux que d'autres. Il se demanda soudain si, au milieu de toutes ces étoiles, il y aurait une place pour lui, un jour. Et si, ce jour là, Il y avait trouvé une place. L'adolescent sentit son coeur se serrer, et eut l'impression d'être seul. Comme ce jour là.
Décidant de s'ôter ces pensées de la tête, il se redressa d'un coup. Sa vue se couvrit de points blancs et il sentit sa tête lui tourner. Oui, quand on se lève trop vite, on a la tête qui tourne. Il pressa ses paumes contre ses paupières fermés, et prit sur lui pour faire disparaître la nausée qui l'avait envahi lors de sa remontée [XD]. Lorsqu'il retira ses mains de devant ses yeux, il cligna des yeux et mit un peu de temps à retrouver sa vue normale.

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Coud fut un peu surpris du fait que Yôji ait gardé ses mains dans les siennes. Pendant que Coud reprenait un peu ses esprits [ça le choque un peu tout ça xd], Yôji alla virer le gardien des onsens puis alla dans l'eau et suggéra à Coud d'aller dedans. Le garçon, étant toujours en caleçon bien trempé u_u, risquait d'attraper froid et décida de suivre le conseil de Yôji et entra dans l'eau avec son caleçon noir trempé.
Le garçon se réchauffa un peu dans l'eau et décida de nager légèrement pour aller vers un rocher. Il s'appuya contre le minéral et ferma les yeux, se détendant un peu. Pensant soudainement que son caleçon serait toujours mouillé et pas ses vêtements lorsqu'il sortira de l'eau, Coud nagea jusque vers les vestiaires, sortit de l'eau et enleva son caleçon, l'essora puis le posa et mit une serviette à la place. Il glissa au même endroit que Yôji tout à l'heure et tomba en avant dans l'eau. Espérant que Yôji n'ait rien vu bien que cela soit quasiment impossible de ne pas l'avoir vu ou entendu le gros splash qui avait résulté de la chute de Coud. Se relevant avec de l'eau plein les yeux et le nez, le garçon se secoua un peu la tête, se frotta le visage et les yeux puis retourna vers son caillou. Reprenant un peu son souffle, il a eut peur en s'cassant la figure, Coud tourna la tête vers Yôji qui agissait bizarrement. Le garçon s'approcha et lui demanda ce qui n'allait pas.

Ca va? Qu'est-ce que tu t'es fais?

Coud ne voulait pas que la personne qui avait sauvé ses mains, d'ailleurs les bandages dans l'eau c'était p'têtre pas le top, soit malade dix minutes après qu'il l'ait aidé.

Tu veux aller t'allonger ou que je t'aide à sortir de l'eau?

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"Ca ira. J'ai juste relevé la tête trop vite."

Yôji se tourna vers Coud, qui venait de le rejoindre. Un large sourir s'étala sur ses lèvres, tandis qu'il le regardait. Le jeune garçon, à présent à côté de lui, semblait essoufflé. Sûrement à cause de sa chute dans l'eau, que Yôji avait parfaitement entendu. Non, il n'était pas sourd XD. Il observa un petit instant Coud, qui paraissait un peu inquiet. Et .. Une pensée atroce traversa l'esprit de l'adolescent. Il avait oublié que ce jeune homme placé à côté de lui savait qu'il était un garçon. Quoi de plus malheureux que de révéler sa vraie nature à une potentielle proie ? Il se traita mentalement de tous les noms possibles et imaginables. Comment ferait-il, maintenant, alors qu'il commençait à trouver Coud intéressant, pour se l'approprier ? Il réfléchit un instant. Puis il parla, doucement.

"Je suis désolé pour tout à l'heure."

Ne réussissant pas à se retenir, il posa une main sur l'épaule de Coud. Il frissonna. L'épaule du garçon était chaude et sa peau était douce. De quoi fondre sur place. Avec un effort suprême, Yôji se força à décoller sa paume de Coud. Il s'enfonça dans l'eau chaude juqu'au cou, et croisa ses bras derrière la tête, s'ébouriffant les cheveux au passage. Il se gratta la joue d'un air nonchalant, puis leva à nouveau les yeux au ciel et soupira.

"C'est une belle nuit, n'est ce pas ?"

Yôji regarda Coud du coin de l'oeil, pour pouvoir l'observer sans changer de position.

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Coud fut rassuré, bien qu'il ne se soit pas inquiéter au point de se morfondre dans un coin si il avait un léger mal aux yeux.

Rien de bien grave alors

Un léger silence s'installa entre les deux garçons, chacun s'observant et réfléchissant pour soi. Coud se demandait comment il avait fait pour tomber ici et pourquoi il trouvait plus que sympathique ce garçon se trouvant devant lui, pourtant ce n'était qu'un nouveau copain mais il semblait qu'il y avait autre chose. Peut-être le fait d'être presque tombé sur lui du haut du mur avait rendu quelque chose de spécial entre eux? Alors qu'il réfléchissait à ça, Yôji avait posé sa main sur son épaule et s'était excusé pour quelque chose que Coud avait oublié. Il pensait à la main de ce garçon, elle semblait effacer la légère douleur qu'il ressentait encore dans les mains. Le garçon ne dit rien à Yôji, restant silencieux et le regardant. Sa présence commençait à l'apaiser et était un peu déçu lorsqu'il enleva sa main. Il ne savait pas ce qui lui arrivait, d'habitude rien ne l'attirait chez les garçons, en dehors de l'amitié. Mais celui-là semblait différent.
Yôji s'enfonça dans l'eau jusqu'au cou et, pour une raison inconnue, Coud l'imita un peu après. Levant aussi les yeux, le garçon acquiesça d'un ton légèrement rêveur.

Oui c'est vrai. C'est étrange comme les b.... choses arrivent quand il y a de belle nuit.

Il s'était interrompu lorsqu'il allait dire "bonnes choses" et avait continué sa phrase comme si de rien n'était. C'est alors que Coud dit quelque chose dont il avait l'impression que c'était quelqu'un d'autre qui avait prononcé les mots suivants.

Et dis-moi, est-ce que tu es souvent seul?

Coud se choqua lui-même mais préféra ne rien dire, enfonçant ses joues dans l'eau, pour cacher sa gêne, mais personne ne vint attaquer cette fois-ci.

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Lorsque Yôji entendit les paroles de Coud, il baissa les yeux. Seul ? Il l'avait toujours été. Ayant été fils unique rejeté par ses parents et étant extrêmement réservé, il avait passé une enfance solitaire. Les autres le rejetaient, car il était différent. Que venait faire un petit garçon blond aux yeux bleus dans une classe d'enfants aux cheveux noirs et aux yeux sombres ? La seule personne qui eût jamais pu lui apporter un peu de réconfort était partie, il y quelques mois .. peut-être un an. Yôji avait perdu la notion du temps, depuis ce jour. Combien de jours, de semaines s'étaient écoulées ? Il s'en fichait.
Lorsqu'il redressa son regard, Coud s'était enfoncé dans l'eau jusqu'au joues, au risque de boire la tasse par le nez, ou de partir en apnée. Un léger sourir éclaira ses lèvres. L'apparence pouvait être trompeuse : le jeune garçon que Yôji avait à côté de lui, malgré qu'il soit beaucoup plus grand que lui, semblait à présent à un enfant. Yôji décroisa ses bras, et posa une main dans les cheveux de Coud.

"Je l'ai souvent été, en effet."

Il préféra ne rien dire d'autre. A quoi bon raconter une vie qui n'a jamais eu de sens ? On pourrait croire qu'il s'en plaignait. Or, il ne voulait surtout pas donner cette impression là aux personnes en face de lui. Et il voulait surtout oublier. Ses doigts glissèrent doucement à travers les mèches de cheveux du jeune garçon. Il soupira. Pour la première fois depuis des lustres, il se sentait bien.

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Coud regardait toujours Yôji pendant qu'il réfléchissait. Malgré le fait qu'il se soit toujours senti attiré par les filles, il trouvait ce garçon beau, séduisant même. Coud trouvait toujours étrange le fait qu'il semblait éprouver plus que de la sympathie à son égard mais surtout que, peut-être était-ce un effet de son imagination, mais ce garçon avait l'air d'éprouver la même chose à son égard.
Yôji eut un sourire et posa sa main dans les cheveux de Coud, qui faillit se noyer, et avoua qu'il avait souvent été seul. La main du garçon glissa et retomba dans l'eau.
Coud ressorti un peu la tête, ses joues ayant toujours une légère teinte rose mais moins visible qu'avant. Il regarda le visage fin de Yôji, remarqua le petit point au dessus de son oeil droite puis son regarda descendit et tomba dans ses yeux bleus.
Le garçon soupira et Coud sortit sa main bandée et la posa sur la joue droite de Yôji. Il lui frotta la joue avec le pouce, voulant dans ce geste consoler ce garçon, rien ne l'obligeait pourtant à le faire mais il se sentait différent de d'habitude et sembla que de toucher ainsi une personne qu'il venait à peine de connaître était tout à fait normal, ou du moins cette personne là.

Accepterais-tu un peu de compagnie?

Coud continuait de frotter la joue de Yôji, ce geste commençait à devenir machinal et, pour les mêmes raisons étranges de tout à l'heure, n'avait pas très envie d'enlever sa main. Il eut un sourire mais pas celui que l'on avait lorsque l'on rigolait avec joie, un sourire réconfortant, apaisant même. Il continuait de fixer les yeux de Yôji et de sourire lorsqu'il arrêta de frotter sa joue et abaissa lentement la main.

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Une main se posa sur la joue de Yôji. Une vague de chaleur se répandit dans son corps, partant de sa joue droite. Cela le fit frissoner. Il remarqua que Coud le regardait profondément. Ses yeux mettaient le pauvre Yôji dans un état intérieur indescriptible. Il fut surpris d'avoir une telle réaction face à un quasi-inconnu. Lorsqu'il entendit les paroles de l'adolescent, un léger sourir s'étala sur ses lèvres. Il sentit peu à peu la douce caresse s'évanouir. Une envie lui monta à la tête. Cette idée le démangeait. Il joignit ses deux mains sous l'eau, et se retint à s'en tordre les doigts. D'un seul coup, il éclata de rire, un rire franc, et sans aucune raison. Il sortit une de ses mains de l'eau, et la posa cette fois-ci dans la nuque de Coud. Il sourit.

"Tu es gentil."

Yôji laissa sa main glisser le long de la colonne vertébrale de Coud, doucement. Il se plaisait à découvrir peu à peu le corps de cette nouvelle connaissance. Lorsque ses doigts arrivèrent dans le bas du dos du jeune homme, il glissa sa main autour de sa taille. Il soupira à nouveau, très légèrement. Sa tête bascula sur le côté et se posa avec douceur sur l'épaule de Coud. Dès que sa joue entra en contact avec la peau du garçon, il fût rassuré. Il lui semblait sentir à nouveau quelque chose qu'il n'avait pas senti depuis des années. Sans doute le fait de se sentir protégé, accompagné de quelqu'un. Il porta son autre main contre le cou de Coud. Il ferma les yeux.

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Yôji semblait triste et content à la fois, comme lorsque l'on sort d'une grande tristesse et que quelqu'un tente de vous en sortir, c'était en fait à peu près ce qui se passait dans ces onsens. Le garçon joignit alors ses mains dans l'eau, il semblait réfléchir ou résister à une grand envie. Faisant sursauter un peu Coud, Yôji entra alors dans un grand rire.
Yôji plaça alors sa main sur la nuque de Coud, faisant à nouveau légèrement rougir celui-ci, et lui fit un compliment avant de laisser continuer sa main sur son dos et finissant sur sa taille. Il laissa le garçon le toucher puis s'appuyer contre lui, ne sachant que faire d'autre et, se laissant guider par son instinct, posa sa main droite sur le haut du dos de Yôji et sa main gauche un peu au-dessus de la taille. Il ne savait pourquoi, mais il se sentait bien avec lui. Un léger vent se mit à souffler soudainement, le temps voulait-il aider quelque chose à se produire? Il y avait des chances, car, pour ne pas attraper froid ni ne laisser la maladie atteindre Yôji, Coud s'approcha un peu de lui, le serrant contre lui-même. La rougeur commençait à partir des joues de Coud qui était légèrement tendu mais n'avait pas vraiment de signe visible. La très légère brise continuait de souffler par moments et, après le quatrième passage du vent, Coud rapprocha encore un peu le garçon de lui-même et augmenta aussi encore un peu la force de étreinte mais accentuant un peu le tout de léger câlin dans le dos avec ses mains.
Le souffle de Yôji sur son cou semblait le décontracté et relâcher ainsi la crispation de Coud. Le rythme de la respiration du châtain s'accéléra un peu et mit ses deux mains sur les épaules du teint et le recula un peu. Le fixant toujours droit dans les yeux, Coud s'avança un peu et...

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On aurait pu appeler cela un rêve. Yôji garda les yeux fermés. Il sentit des mains l'entourer, glissant contre sa peau pâle, et le pressant à se blottir contre le propriétaire de celles-ci. Ce à quoi il obéit immédiatement, car un vent frais venait de se lever. Sa main, posée contre le cou de Coud, sentait les muscles de celui-ci se tendre légèrement. Le jeune garçon aux cheveux couleur framboise esquissa un sourir, puis resserra son étreinte. S'il avait pu se fondre à l'intérieur de l'adolescent, il l'aurait sans doute fait volontiers. Ses doigts agrippaient le dos de Coud un peu trop fort. Il ne voulait plus se retenir. Il voulait seulement le sentir, lui, tout entier. Lui et ses doigts qui coulaient le long de son dos, comme des gouttes d'eau.
Il sentit qu'on l'arrachait à son étreinte qu'il aurait voulu éternelle. Il ouvrit les yeux assez brusquement, juste à temps pour apercevoir l'iris bleu-gris de l'oeil droit de Coud. Une substance, sans doute imaginaire, commença à couler le long des entrailles de Yôji, répandant en lui un véritable feu de forêt. Il sentit pendant quelques secondes les lèvres chaudes du jeune garçon se presser doucement contre les siennes. Son coeur faillit exploser. L'étrange et inexistante substance déferlait dans l'estomac de Yôji, propageant des vagues de chaleur dans son corps entier.
Il finit par se détacher de Coud, quittant à contre-coeur ses lèvres parfumées. Une légère rougeur s'était installée sur les joues de Yôji, contrastant avec la blancheur habituelle de sa peau. Son regard exprimait un mélange de surprise et de sérénitude. Ses bras enlacèrent plus étroitement le jeune homme châtain. Il embrassa l'épaule de Coud une fois, deux fois, puis déposa ses lèvres dans le creux du cou de celui-ci. Il posa à nouveau sa joue contre la peau du garçon, et ferma les yeux.
C'est fou comme les choses se succèdent, à leur gré, sans qu'on les brusque trop.
Yôji soupira une fois encore. C'était apparament sa manière de montrer qu'il était heureux. Il ouvrit la bouche, et murmura un seul mot :

"Merci."

Messages : 156 Date d'inscription : 02/04/2008 Age : 32

Et c'est alors que ce qui devait arriver arriva, les deux garçons et tant pis pour les homophobes, fichez le camp de ce topic, s'embrassèrent. Coud ressentit alors quelque chose de spécial, tout ses problèmes et gênes semblaient s'être en aller, malgré qu'il ressentait un très léger picotement dans les joues, ce qui signifiait qu'il rougissait encore un peu. N'y prêtant aucune attention, l'adolescent recommença à enlacer son partenaire en continuant de l'embrasser. La sensation était merveilleuse, en plus de lui faire oublier tout ses problèmes, Coud semblait que le monde ne comportait que les deux personnes qu'ils étaient. Tout semblait appartenir et possible à ses deux personnes qui venaient pourtant à peine de se connaître et étaient déjà plus que des amis. Après un moment qui lui sembla être les plus beaux de sa vie, Yôji et lui relâchèrent l'étreinte de leurs lèvres et Coud redescendit à contrecoeur du petit nuage paradisiaque où il était installé avec l'adolescent uniquement.
Yôji se blottit alors contre lui et l'embrassant, Coud posa sa main droite sur l'arrière du crâne de l'adolescent, lui passant la main dans les cheveux lentement et l'autre se promenant sur son corps. Lorsque Yôji lui dit "Merci", Coud se contenta de resserrer son étreinte et de lui faire un bisou sur la joue.
Plusieurs minutes passèrent durant lesquelles l'adolescent châtain continuait de passer une main sur le corps de Yôji, allant un peu partout sur l'arrière de son corps, et son autre main frottant encore ses cheveux. Effectivement, les choses arrivaient assez rapidement lorsqu'elles n'étaient pas brusquées, la preuve vient d'être faite. Seul problème aux mamours des deux adolescents était le vent qui soufflait toujours, mais un peu plus fort cette fois. Coud murmura alors ces mots à Yôji :

Tu veux qu'on aille se sécher? Le vent commence à être fort.

Modo Messages : 115 Date d'inscription : 29/03/2008 Age : 31

Un brusque coup de vent décoiffa les cheveux de Yôji, l'empêchant de répondre à Coud. Il songea, sans raison particulière, à son ombrelle, restée chez Kyoko. Une pensée lui traversa l'esprit : elle pourrait l'utiliser, et peut-être l'abîmer gravement. Une seconde rafale, puis une troisième, soufflèrent sur les deux garçons, et chassèrent les pensées assez atroces du jeune garçon. Il se serra contre Coud, cherchant à se protéger contre le vent, comme un petit enfant. L'air s'agita brutalement. Toute la végétation située derrière la palissade des onsens s'anima d'un seul coup. Une multitude d'oiseaux s'envolèrent de leurs perchoirs, pour fuir cette tempête naissante et chercher des endroits plus calmes. Les feuilles dansaient et se décrochaient par paquets de leurs supports, inondant la source. Quelques unes des plus grosses branches du chataîgner par lequel Coud avait franchi le mur grinçaient et se balançaient dangereusement, au rythme du vent. Yôji se décrocha, littéralement, de son compagnon. Le vent s'arrêta à ce moment-là, d'un seul coup. Un horrible silence occupa les sources. Tout s'était tu.
Yôji ouvrit la bouche, mais un hurlement, semblable à un mélange d'aigle et de chien enragé, retentit au milieu de la nuit. Le jeune garçon sursauta et recula. Il chercha à tâtons la main de Coud, ayant soudain une peur atroce de le perdre de vue, mais ne la trouva pas. Ses yeux se tournèrent brièvement vers le jeune homme, puis atterrirent sur le buisson, dans lequel était censé dormir le surveillant des sources. Devant ce buisson, ou du moins ce qu'il en restait, se tenait le fameux surveillant. Toujours chauve, mais beaucoup plus musclé. Terriblement baraqué. Trop. L'homme, visiblement hors de lui, semblait être possédé par une sorte d'être invisible, qui l'avait transformé en véritable machine à tuer. Il poussa à nouveau un cri, à s'en geler les entrailles. Les doigts de Yôji se refermèrent enfin sur une main de Coud, avec force.
Il se mit à réfléchir. A réfléchir plus vite qu'il n'aurait jamais pu le faire. Il ne voulait pas rester ici.
L'air, auparavant frais, s'était transformé en une fournaise. La chaleur était sans doute diffusée par le surveillant, car il avait à présent une teinte rougeoyante. Ses yeux eux-mêmes flamboyaient. Il transpirait et ruminait comme un boeuf.
Les yeux de Yôji sautaient de tous les côtés. Il examinait l'endroit morceau par morceau, atome par atome. Il respirait de façon plus saccadée, et son front était à présent moite. Tandis qu'il réfléchissait, il sentit la main du garçon lâcher la sienne ...

Messages : 156 Date d'inscription : 02/04/2008 Age : 32

Le vent prenait une ampleur trop rapide pour être normale, songea Coud. Effectivement, d'une légère brise, l'intempérie était passée à un début de tempête. L'endroit semblait être soudainement animé par un esprit du malin utilisant le vent. Yôji s'éloigna soudainement de Coud lorsque les branches de l'arbre grincèrent fortement. L'adolescent ne se sentait déjà pas très rassuré mais lorsque le cri retentit, un grand frisson lui traversa la colonne vertébrale et ne remarqua pas tout de suite l'homme enragé qui était sorti de sa torpeur passée. Il regardait plutôt en direction de la porte des onsens, les lumières s'allumaient et s'éteignaient à un rythme irrégulier et bougeaient comme si un tremblement de terre était en train de produire là-bas mais pas à leur position.
Le cri qui sortit de la bouche du gardien détourna l'attention de Coud qui chercha d'où venait le bruit lorsqu'il sentit Yôji prendre sa main gauche, ce qui fit tourner son regard vers le buisson et le tenancier des onsens. Ce dernier semblait être la source de chaleur qui s'était déployée soudainement dans l'air et faisait chauffer l'eau, déjà à haute température, encore plus.
L'adolescent savait que rester ici pourrait être dangereux, il libéra l'emprise de Yôji sur la sienne et se tourna vers lui.

Yôji, je ne pense pas que cet homme est normal et il faudrait que je sache si tu sais te battre. Si tu ne sais pas, ce n'est pas grave, mais je te demanderai juste de sortir de l'eau, elle commence à bouillir et je ne voudrais pas que tu te fasses blesser par ce fou.

Il fit un quart de tour avec son buste, se tournant à moitié vers l'enragé, et jeta un regard à Yôji avec sa tête, restée tournée de moitié vers ce dernier et le fou.

Modo Messages : 115 Date d'inscription : 29/03/2008 Age : 31

Yôji arrêta de penser au moment même où il sentit s'en aller la main de Coud, et il oublia tout ce qu'il avait mis en place. Tandis que celui-ci lui demandait si il savait se battre, le surveillant s'excitait tout seul devant eux, à la manière d'un singe mêlé à un personnage grotesque. Il poussait des cris enragés, et regardait les deux jeunes hommes fixement. Ses yeux roulaient dans ses orbites et il semblait totalement hors de lui. Yôji fit la moue, en repensant soudainement à l'absence de son ombrelle. D'un côté, c'était plutôt mieux qu'il ne l'ait pas. Il n'aurait causé que des ennuis en plus à Coud, qui allait sûrement déjà en avoir beaucoup d'ici peu.

"Je ne suis pas armé. Mais je ..."

Un énorme tremblement coupa Yôji. Le surveillant des onsens, ou devrait-on plutôt l'appeler "le monstre" à présent, venait de fracasser le sol de son poing rougoyant. Un crépitement et de la fumée provenaient du trou fraîchement créé. Yôji attrapa le bras de Coud et le tira en arrière, contre lui. Non, il n'allait pas le laisser se blesser gravement pour rien. Il valait mieux observer le comportement de cette créature, avant de l'attaquer. Le monstre ne semblait pas s'être fait mal. Ses yeux furieux fixaient toujours les adolescents. Ils étaient quasiment flamboyants ...

"Je sais !"

Ces mots lui avaient échappé de la bouche. Mais il venait de trouver une solution possible pour se mettre en avantage par rapport à la bête. Il lacha à nouveau son compagnon, et s'avança prudement vers le monstre, en restant toujours dans l'eau. Le surveillant enragé tourna sa tête vers le jeune homme, et le regarda d'un air ébété. Puis, comprenant enfin que Yôji était plus près de lui qu'il ne l'était avant, il poussa un hurlement et s'élança vers lui. Le jeune homme plongea ses mains dans l'eau, et éclaboussa le monstre lorsque celui-çi fût à portée de tir. L'effet de l'eau sur la peau de la bête fût immédiat : des panaches de vapeur s'élevèrent dans un fracas gigantesque, auquel s'ajoutèrent les cris de douleur du surveillant. Tandis que le monstre s'époumonait, Yôji se retourna vers Coud et lui fit le signe de la victoire, en affichant une moue assez comique. Puis il rit légèrement, et retourna auprès de Coud. Il passa sa main contre la nuque de celui-ci, puis lui murmura à l'oreille :

"On peut encore rester dans l'eau, c'est pas si chaud que ça .."